Traitements : la chirurgie

La chirurgie, pourquoi ?

La chirurgie est souvent le premier, et parfois le seul traitement, contre le cancer du sein. 

Elle s’adresse à toutes les femmes, quel que soit le type de cancer du sein dont elles sont atteintes. Elle permet de traiter la maladie, de connaitre toutes ses caractéristiques biologiques et d’évaluer précisément son stade.


Elle peut être pratiquée seule, ou en combinaison avec l’une des 4 autres thérapies dont disposent les médecins : la radiothérapie, la chimiothérapie, l’hormonothérapie et les thérapies ciblées. 

Le choix de ces traitements et l’ordre dans lequel ils sont administrés dépendent de nombreux critères : le type de cancer, son degré d’agressivité, l’âge de la personne, le volume du sein malade…. Il repose notamment sur les données recueillies lors des différents examens préliminaires (bilan radiologique – IRM, mammographie, échographie-, histologie). 

A chaque situation correspond une stratégie thérapeutique adaptée.

La chirurgie : comment ?

1/ Le repérage

Le repérage est pratiqué avant l’intervention chirurgicale et permet de placer un repère (un « fil métallique ») dans le sein afin que le chirurgien puisse retrouver l’anomalie constatée lors de vos examens radiologiques.

Cet acte est pratiqué par un médecin radiologue le matin même de votre intervention. 

Il va effectuer une désinfection de la peau puis réaliser une anesthésie locale. 

L’aiguille est alors introduite jusqu’à l’anomalie, sa progression est surveillée. Le repère est libéré et l’aiguille retirée. Le fil seul ressort de la peau. Un pansement occlusif sera fait. 

Il sera ensuite effectué des clichés de votre sein afin de vérifier le positionnement du repère.

Pensez à apporter tous vos documents d’examens concernant l’intervention et bien préciser au médecin toutes prises de médicaments comme les anticoagulants ainsi que vos allergies.

2/ L’analyse des ganglions

L’opération débute généralement par l’ablation d’un ou plusieurs ganglions lors de la procédure du “ganglion sentinelle” qui a pour but de déterminer s’il y a eu propagation ou non de la maladie vers les ganglions lymphatiques de l’aisselle. 

En cas de propagation à un ganglion sentinelle, le chirurgien réalise un curage axillaire, c’est à dire l’ablation d’une dizaine de ganglions.

Par contre, si le ganglion sentinelle n’est pas malade, le curage ganglionnaire n’est pas nécessaire. Parfois cette information sera connue en cours d’opération grâce à une analyse du ou des ganglions sentinelles immédiatement en salle d’opération. Cet examen rapide s’appelle “examen extemporané”. Il peut permettre au chirurgien d’adapter son geste (curage axillaire ou non) en fonction du résultat, au cours de la même intervention. 

Un examen plus approfondi des ganglions est fait après l’intervention au laboratoire d’anatomopathologie. Si des éléments nouveaux apparaissent, une seconde intervention peut être programmée ensuite.

3/ L’ablation de la tumeur du sein

Le chirurgien procède généralement au cours de la même opération, à l’ablation de la tumeur du sein. 
Lorsque le sein doit être entièrement enlevé, on parle de “mastectomie”. Elle est généralement indiquée lorsque la taille de la tumeur dépasse une certaine proportion par rapport à celle du sein ou lorsque la patiente est touchée par plusieurs tumeurs localisées dans différentes zones du sein (dans plusieurs “quadrants”). L’avis de la patiente est autant que possible pris en compte. La mastectomie peut parfois être proposé à titre prophylactique (préventif), lorsqu’une femme est porteuse d’un gène de prédisposition au cancer du sein et avec un risque très élevé de développer la maladie. 

Lorsque le sein peut être en partie conservé, on parle de “chirurgie conservatrice”. 

Dans ce cas, seule la zone malade est enlevée par des techniques de chirurgie classique ou, si nécessaire, par des techniques de chirurgie plastique (onco-plastie). Dans tous les cas, le sein doit conserver un galbe et une forme harmonieux.

4/ Et la reconstruction ?

L’ablation totale du sein peut être suivie d’une reconstruction, visant à redonner la forme et le volume d’un sein du coté opéré en restaurant une symétrie harmonieuse. 
Cette reconstruction peut être réalisée de deux façons : 
-soit en recourant à une prothèse (reconstruction par prothèse ou implant), 
-soit en utilisant les propres tissus musculaires et/ou graisseux de la patiente (reconstruction par lambeaux). 
Dans les deux cas, la reconstruction peut être engagée immédiatement (c’est à dire au cours de la même opération que l’ablation) ou différée (généralement 6 à 12 mois après l’ablation). 

Ce choix est toujours fait en accord avec la patiente en fonction des traitements nécessaires et après discussion avec le chirurgien. 

La reconstruction nécessite généralement plusieurs opérations : la reconstruction du volume, le rééquilibrage entre les deux seins (symétrisation par augmentation ou diminution du sein restant), la reconstruction de l’aréole et du mamelon…

Elle peut être en fonction de la technique réalisée sur Limoges ou sur un centre correspondant vers laquelle la patiente pourra être orientée, en tenant compte du projet thérapeutique et des délais.

Concrètement, comment se déroule l’ablation du sein ou de la tumeur?

L’opération est précédée d’une à deux consultations avec le chirurgien. 

Ces dernières visent à présenter aux patientes les options thérapeutiques envisageables et les aider à choisir les gestes chirurgicaux les plus adaptés à leur situation. 

L’opération se déroule ensuite à la Clinique des Emailleurs à laquelle sont rattachés les praticiens du LIS.
L’opération dure environ 2 heures lorsqu’elle se limite à l’ablation de la tumeur et la recherche du ganglion sentinelle. Elle dure plus longtemps lorsqu’elle est complétée par une reconstruction mammaire immédiate. 

Dans le cas d’une hospitalisation classique, les patientes sont convoquées la veille de l’opération et restent environ 2 jours à la clinique. Dans le cas d’une chirurgie ambulatoire, elles sont convoquées à la clinique le matin de l’intervention et ressort en fin de journée.

 

Comment bien préparer cette opération ?

Pour pouvoir être opéré, il faut :

  • Avoir vu l’anesthésiste au moins 48 heures avant l’opération
  • être à jeun depuis plus de 6 heures
  • avoir pris une douche à la Bétadine la veille au soir et le matin de l’opération

Quel suivi après l’opération ?

Qu’elles soient hospitalisées ou en ambulatoire, les femmes bénéficient d’un suivi médical postopératoire rigoureux. 

Le chirurgien vérifie l’état de leurs cicatrices, les informe des résultats des analyses histologiques après la chirurgie et leur explique le programme personnalisé de soins qui a été défini en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP). 

Il les oriente vers les professionnels de santé dont elles vont avoir besoin dans la suite de leur parcours de soin. 

Elles revoient généralement le chirurgien 8 à 10 jours après leur retour à la maison. 

Celui-ci programme des examens radiologiques dans le cadre du « bilan d’extension » pour vérifier l’absence d’anomalie à distance (sur les autres organes comme les poumons, le foie ou les os) : Radiographie thoracique, échographie abdominopelvienne, scanner et scintigraphie osseuse en fonction des cas.

 

A plus long terme, deux consultations de contrôle sont programmées chaque année (soit une tous les 6 mois) : en général, l’une avec le chirurgien, et la seconde avec l’oncologue, le gynécologue, ou le médecin traitant. On prévoit également un bilan radiologique des seins par an (mammographie, échographie, dans certains cas IRM). Parfois d’autres examens peuvent être nécessaires à la demande de l’un des médecins participant au suivi.

Les résultats sont-ils remis à la patiente ? Oui. 

Les résultats des examens pratiqués sur la tumeur après l’opération lui sont remis par le chirurgien (nature de la tumeur, caractéristiques biologiques, degré d’agressivité, récepteurs…). Ils sont par ailleurs intégrés à son dossier informatisé sur la plateforme du LIS auquel la patiente et les correspondants peuvent avoir accès à tout moment.

Combien ça coûte ?

Dès le diagnostic de cancer, un protocole d’ALD (Affection de Longue Durée) doit être rempli par le médecin traitant et adressé à la caisse d’assurance maladie. 

Ensuite, tous les actes en rapport avec le cancer du sein sont pris en charge à 100% dans le cadre de cette ALD, pour ce qui est de la part conventionnée des honoraires. 

Les chirurgiens du LIS et certains anesthésistes, perçoivent des compléments d’honoraires de secteur 2 (dépassements) qui peuvent être remboursés par les mutuelles (assurances complémentaires santé). Chaque opération fait l’objet d’un devis préalable, qui est remis en consultation pré opératoire. 

Ce devis doit être transmis à la mutuelle pour connaitre le montant qui sera remboursé par la mutuelle et l’éventuel “reste à charge”.

Des effets secondaires ?

La chirurgie du sein est peu, voire pas douloureuse, mais parfois elle peut nécessiter quelques jours de prise orale de traitement antalgique.

Le prélèvement des ganglions axillaires peut réduire momentanément la mobilité du bras. Ces conséquences disparaissent grâce au traitement kinésithérapique. Ces inconvénients sont inexistants ou très limités dans le cas d’une ablation du ganglion sentinelle. 
Dans tous les cas une douleur anormale, une rougeur ou de la fièvre doivent vous alerter et vous conduire à contacter l’équipe qui vous a prise en charge. 

Il faut par ailleurs savoir que l’ablation du ganglion sentinelle nécessite l’injection d’un colorant bleu qui peut temporairement tatouer la peau. Cette coloration disparaît généralement après quelques mois.

Pour toute question relative à votre situation personnelle, contactez votre assistante de parcours. Elle est là pour vous accompagner et vous orienter tout au long de votre parcours de soins.